Bonjour à toutes, un shooting sur les quais de Bordeaux m’a donné envie de vous parler un peu de leurs histoires. Il est vrai, qu’en s’y promenant, on est loin de s’imaginer l’activité qui y régnait au XIXe siècle.
Aujourd’hui on y flâne, on y fait du vélo ou du roller, on y fait du shopping. On s’y arrêtera manger ou boire un verre de nouveau quand la crise sanitaire sera derrière nous. Cependant avant la rénovation urbaine des années 2000, l’histoire des quais était étroitement liée à celle du port de Bordeaux.
Comment étaient les quais en 1900 ?
A cette époque l’activité fluviale est importante. Les rives descendent en pente douce vers le fleuve. Les gabarres (navires maritimes), véritables transporteurs du fleuve assurent la liaison avec les navires amarrés au milieu de la rade. Très pratiques, Leurs mâts repliables leur permettent de passer sous les arches des ponts. Elles viennent du Lot et Garonne ou du sud Gironde, chargées de productions agricoles.
Vers 1925, les hangars qui serviront au stockage des marchandises sont créés. Dans les années 50, les dockers qu’on appelait avant « les travailleurs flottants » pourvoient à la manutention des denrées en transit sur les quais. Les berges du fleuve sont à l’époque des lieux de labeur ouvrier. La vie est dure et les dockers vont chercher du travail dans les bars et les bureaux d’embauche.
Autour des années 1980 et 1990 la pollution noircie vraiment la ville de Bordeaux et principalement les quais. Une restauration va s’imposer menée par le paysagiste-urbaniste Michel Corajoud qui s’étalera sur 10 ans. De vastes promenades avec des zones de détente et sportive intègrent des zones végétalisées « le jardin des lumières » sur 4,5km.
La réhabilitation des hangars
Au début des années 2000, l’architecte Claude Marty entreprend la réhabilitation des hangars 15 à 19. Le hangar 20 devient Cap Science. La rénovation respecte le style portuaire. Les façades sont repeintes dans des tons ocres pour faire écho à la pierre de Bordeaux. Les bites d’amarrages sont conservées. Les anciens hangars deviennent le quai des marques destiné à une activité commerciale sur 800 m2. C’est environ 50 magasins et restaurants qui forment « Bordeaux village ».
Plus d’un siècle après les mâts des gabarres ont laissé la place aux magnifiques candélabres aux lumières changeantes. De l’eau a coulé sous le Pont de Pierre depuis les Trente Glorieuses. L’image des dockers s’efface pour laisser apparaître d’autres mentalités où les loisirs et l’activité commerciale priment. Il y a aussi le développement durable qui a pris une importance inédite. Maintenant, ces espaces permettent aux bordelais de redécouvrir leur fleuve. Suite aux transformations globales de la ville, Bordeaux « la belle endormie » gagne son classement en 2007 au patrimoine mondial avec le titre d’ensemble urbain exceptionnel.
Quai de la douane en 1947
Sur les quais en direction du Pont de Pierre et de l’église St Michel, l’activité portuaire bat son plein. On distingue l’entrée du hangar souterrain construit en sous sol pour ne pas dégrader le visuel de la place de La bourse. A cet endroit trône aujourd’hui le très fréquenté miroir d’eau.
On aperçoit le tramway que Jacques Chaban Delmas enlève de la circulation en 1958, le jugeant trop désuet.
Le quai des douanes aujourd’hui
Le miroir d’eau, un lieu magique
L’attrait est multiple, il suffit de se promener en bordure pour être plongé tout doucement dans un brouillard intense sortant du sol qui s’humidifie. Le brouillard retombe laissant la place à des reflets magiques. Plus loin les enfants s’aspergent pendant que les parents photographient. Le soir tout devient spectaculaire avec l’illumination de la façade de la Bourse qui se reflète dans le miroir d’eau.
Les mats des voiliers de la fête du fleuve et la fête du vin sont les grands évènements à ne pas manquer.
Le tramway version vintage, la grève des traminots
Le tramway refait son apparition version moderne.